L’immuno-thérapie représente un modèle thérapeutique basé sur une action sur le système
immunitaire. Pratiquée depuis longtemps en oncologie, elle connait ses lettres de noblesse en
neurologie depuis quelques années dans le traitement de la sclérose en plaques avec les anticorps
mono-clonaux. Une approche intéressante a vu le jour dans la maladie de Parkinson via une immuno-
thérapie anti-alpha-synucléine.
L’alpha-synucléine est une protéine abondante dans le système nerveux central (cellules gliales,
cortex, substance noire). Elle joue un rôle important dans la plasticité cérébrale.
A la suite de divers
facteurs (génétiques, toxiques) la protéine subit une modification de conformité lui permettant de
s’agréger sous forme d’agglomérats toxiques (en intra puis en extra-cellulaire) aboutissant à la mort
neuronale et à l’expression des divers signes de la maladie de Parkinson.
L’immuno-thérapie peut être active (base du vaccin : on administre un antigène pour entrainer une
production d’anticorps) ou passive (administration d’anticorps produits en dehors de l’organisme
hôte).
Dans la maladie de Parkinson, divers anticorps mono-clonaux ont été utilisés avec plus ou moins de
succès. L’utilisation du Prasinezumab (étude PASADENA) sur plusieurs centaines de patients a permis
une amélioration de certains paramètres de la maladie (notamment le score moteur) permettant
d’espérer un impact sur l‘évolution de la maladie. L’effet pourrait plus intéressant en début de
maladie pour éviter « la cascade neuro-dégénérative » avant l’utilisation des traitements dits
symptomatiques de la maladie (L-dopa ou agoniste dopaminergique).
Cela nécessitera d’être confirmé par d’autres études en population mais les effets observés dans la
sclérose en plaques (autre modèle de maladie neurologique ou existe une composante neuro-
dégénérative à côté de la composante inflammatoire) avec les anticorps mono-clonaux semble riche
d’espoir. Traiter tôt (voire au stade pré-symptomatique) pourrait faire espérer un blocage du
processus neuro-dégénératif quand on sait que les traitements symptomatiques actuels sont souvent
mis en route chez des patients ayant déjà perdu plus de la moitié de leur potentiel neuronal
dopaminergique.